lundi 14 janvier 2019

LES HEROÏQUES POPULAIRES DES PIANOS - Actes 2. Les VARIATIONS DE L'AMOUR et autres positions...

- NIGHT LIFE de et par Mary Lou Williams -


Mary Lou Williams est l'une des plus importantes, si ce n'est pas la plus importante, pianiste, auteur compositrice et interprète de l'histoire du jazz afro-américain, elle est née en 1910 à Atlanta. Elle apprend très tôt le piano, dés l'âge de 6 ans, aux côtés de sa mère qui est elle même pianiste. Dés l'âge de 12 ans, elle joue dans l'orchestre de Duke Ellington. Elle épouse à l'âge de 16 ans le saxophoniste John Williams et elle est pianiste à ces côtés et enregistre dés 1927 au sein du Jeanette James & her Synco Jazzers et John William's Synco Jazzers des plages instrumentales, téméraires et toutes à fait avant-gardistes pour l'époque comme Down In Gallion qu'a composé son mari.


Très vite elle va travailler et jouer avec les plus grands de son époque, outre Duke Ellington, on peut citer Earl Hines, Louis Armstrong, Tommy Dorsey, Benny Goodman, Dizzy Gillespie ou encore Errol Garner car elle a déjà fortement impressionné messieurs les jazzmen en  enregistrant et sortant, en 1930, la pièce piano-solo Night Life.

Mais en 1945, elle va être la première en parallèle de Duke Ellington à sortir la composition d'une œuvre jazz du format carcan court avec Zodiac Suite qui est un véritable concept album exclusivement instrumental autour des 12 signes du zodiaque et joué avec une sobriété absolument qui met en avant le piano qui est juste parfois épaulé par une contrebasse ou une batterie. L'œuvre sort d'abord morcelée sous une série de 78 tours puis il faut attendre 1975 pour que le label Smithsonian/Folkays Recordings publie un 33 tours qui rassemble ensemble les 12 signes réunis et il a noté qu'en 1995, le même label sort une version en disque compact pour fêter les 50 ans de la création de Night Fife, agrémentée de 6 performances, interprétations de certains thèmes déclinés autrement et qui n'ont pas été initialement retenues pour la publication publique.

Zodiac Suite tout en se reposant sur les racines du jazz le plus pur donc du blues et un travail qui s'ouvre et se déploie telle une œuvre maitresse de musique dite classique. 




L'album Mingus Plays Piano est un disque incroyable du célèbre auteur-compositeur et contrebassiste afro-indo-américain Charles Mingus qui écrivait sur partition toutes ses compositions monstrueuses, car ici seul au piano dans une incroyable spontanéité, liberté et limpidité totale il improvise et livre, en 1963, un album aux richesses merveilleuses qu'il a enregistré en la seule journée du 30 juillet 1963 pour le label IMPULSE ! et dont la version cd de 1997 et complétée de pièces qui ne sont pas paru en 33 tours. Sept des onze compositions spontanées sont entièrement du au génie de l'improvisation de Charles Mingus et les quatre autres plages que nous connaissons, en existerait-il d'autres ? je n'en serai pas surpris, sont des interprétations très libres de thèmes écrit par d'autres compositeurs dont d'Irma Gershwin et Vernon Duke I Can't Get Started, chanson écrite pour Billie Holiday.



Le suivant et dernier pianiste, mais aussi violoncelliste alto, dont je désire vous parler est le gallois John Cale, l'homme à tête de cheval qui a formé ,au milieu des années 60's avec Lou Reed, The Velvet Underground le groupe qui va durant des décennies et encore, espérons le, faire basculer la musique rock et donc le blues, beaucoup plus loin. Au départ John Cale a une formation de musicien classique mais il va aller explorer bien au delà de l'académisme des Musiques dites classiques. L'œuvre de John Cale est radicalement hors normes, c'est celle d'un musicien au service de Musiques perdues pour reprendre une de ses expressions qui n'hésite pas à se perdre pour inventer ou réinventer des compositions ; sa reprise par exemple d'Hallelujah de Léonard Cohen qu'il a repris dans un épurement total voix et piano magistral transcendance l'original et il en va de même avec son impensable reprise du hit d'Elvis Presley Heartbreak Hotel ou le piano va jusqu'à se fendre comme une ierre dans le gel de l'amour perdu
au fond des hôtels...

...Mais l'Amour, John Cale va le célébrer de la plus simple, tendre et douce possible pour le film La naissance de l'amour de Philippe Garrel en 1993, à la manière du Jean-Sébastian Bach des Variations Golberg en déclinant 23 fois le même thème qui s'écoule comme une grande rivière de sérénité et de paix (re)trouvée.



LA CHANSON DU PIANO FENDU
À John Cale.

C'est un écho cru, rugueux. Il monte de la vallée.
Déboulé des collines - sur Garnant - les billes éclatées de l'innocence
Jouent aux yeux d'âmes perdues - vitres sans rideaux, douces corneilles.
Elle fixe le type. Des coquelicots de suie épousent leurs souffrances.

Par le travers-horizon, affolé, en crochets détale le capitaine lapin.
Cloîtrées dans quelques poèmes jaunis. En chapelet lui fait face, photos 
Eclairant l'incertitude du vide - longue rue principale entre nos mains -,
Des nuées de pains, des pierres grises ont rafraîchi nos oripeaux.

Par les os d'un piano fendu coule la voix décavée.
À l'Heartbreak Hotel, le jeune John - futur égorgeur de volailles -,
Bouleversé - cristallisation en émotionnel sabotage -, rencontre l'âme du loup alcoolisé.
Chansons de faim, prière de soif, illustrent férocement nos intimes batailles.

Encore ce sifflement sévère - comme le sang crucifié - des songes enfuis.
Autour des lacs, soûle, l'idiote cherche son apache crétin ;
Lui lèchera sous les haillons les balafres de sueur torve.
C'est l'écho cru, rugueux ; il  claque en ce matin.

En vers arithmonynes de onze.
Christian-Edziré Déquesnes


Puis Les Variations Golberg de J.S Bach alors là ! La Musique, juste la Musique et seulement un piano et deux mains...

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